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Des années et des frères : Onze ans de loge
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Voici 11 ans que la loge des FF Bâtisseurs a été fondée. Créée par la volonté de FF issus de la loge « le Progrès » à l’Orient de Lausanne, ces derniers ont souhaités renouer avec la tradition maçonnique, se ressourçant à l’historiographie de notre ordre, pour mieux appréhender le chemin lumineux symbolique de leur recherche ésotérique et spirituelle.
Les FF fondateurs de l’atelier sont (discrétion oblige) : R.A.; G.C.; A.C.; J-P.C.; A.D.; P.D.; P.d’E.D.B. ; J-P.F. ; M.G.; B.L.; P-J.M.; G.M.; C.O.; B.R.; B.dS. ; et D.S. Une charte a été gravée sur parchemin pour l’occasion, marquant ainsi sa pierre symboliquement, accompagnée de sa médaille du signe distinctif : les FF Bâtisseurs. L’épigraphie des Bâtisseurs trouve sa source aux confins de l’humanité. Au Paléolithique, les premières intelligences homos sapiennes tracèrent, à l’aide d’une craie, leur quotidien sur les pierres nummulaires situées à l’intérieur des grottes formant leur habitat. Tout au long de sa lente progression, la pierre gravée a servi la conduite de l’Homme pour mieux construire son temple intérieur. Pensons aux ziggourats mésopotamiennes, pyramides égyptiennes, dolmen néolithiques, corincanchas incas et enfin à celui qui nous touche de près, le Temple de Salomon. L’architecture est le fil conducteur du bâtisseur dans sa quête spirituelle afin de mieux structurer sa pensée. Notre référence moderne prend, quant à elle, son souffle au Moyen-âge sous la terminologie d’un style architectural appelé le plus souvent « Gothique ». On peut mieux s’appuyer, comme point de départ éventuel, sur le règne de Jean de France, duc de Berry, dit le Prince bâtisseur (fin XIVe) Ce dernier a entrepris de nombreux travaux où l’activité des chantiers ducaux a autorisé l’érection de bâtiments prestigieux, notamment le temple de Bourges réalisé dans un style innovant, par une ciselure à la taille sur pierre raffinée, nommé « Gothique flamboyant ». Il permet ainsi à la pierre de chanter, parvenant à atteindre notre âme, dans une communion touchant à la perfection. C’est une magnifique synthèse réunissant ici tant les subtiles constructions mésopotamiennes, égyptiennes, grecques ou romaines. Une perfection à laquelle prétend tout franc-maçon, même s’il s’en approche pour finalement ne jamais l’atteindre. Démarche imitée en cela par les FF Bâtisseurs. On se souvient qu’au milieu des constructions s’érigèrent des cathédrales, au sein desquelles furent créés des ateliers dirigés par la corporation des « Compagnons tailleurs de pierre ». Ces derniers se réunirent alors en loge pour parler de l’amélioration de leurs travaux inspirant, dès sa conception, la Franc-maçonnerie. C’est de cette façon harmonieuse que l’on passa de la forme opérative à la vision spéculative.
Revenons maintenant au sein de notre loge. Une des volontés de ses fondateurs fut des’ouvrir au monde, à l’instar du pasteur James Anderson, le père de notre ordre. Mais ici, avec si possible, davantage de laïcisme entraînant l’ouverture de tous les livres saints (Bible, Torah, Coran) auxquels aurait pu se référer tout FF de notre loge et ce, à l’ouverture de nos travaux. L’art royal pouvait ainsi s’exercer au sein d’une belle tolérance, moteur harmonieux et combien enrichissant amenant à l’universalité des idées.
Dix ans se sont écoulés aux cours desquels se sont succédés les Premiers maillets, c’est à dire six Vénérables Maîtres. L’avant-dernier a été le premier apprenti initié à la loge, montrant par là toute la richesse d’un parcours maçonnique soutenu par la qualité des travaux de notre atelier. De nombreux FF ont fait parties du collège des officiers contribuant, par leur diversité, à l’opulence de l’atelier. Trois FF ont eu le privilège d’être nommés F Députés, le lien indicible entre notre loge mère « Alpina » et nous-mêmes. A sa création, les tenues se déroulèrent au lieu-dit : la Ferme du Désert, avant de déménager à l’Heptagone de Renens pour revenir à la Ferme du Désert en décembre 2017.
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Nos tenues se déroulent au Rite Ecossais Ancien et Accepté, lequel est issu du Rite Perfection créé vers 1760 rebaptisé entre 1801 et 1804. A ne pas confondre avec le Rite Ecossais philosophique, allusif à la pierre philosophale et non à Platon. S’en sont suivis le Rite Ecossais Rectifié en 1782, puis Rite français en 1784 pour terminer avec le Rite égyptien de Misraïm constitué au tout début du XIXe siècle. Notre Rite, au départ, mettait en avant la curiosité mais ici, il s’appuyait sur son sens étymologique originel signifiant : Soin et minutie. Les FF Bâtisseurs ont ainsi à coeur de mener leurs travaux sous la direction bienveillante de leur premier maillet le Vénérable Maître en Chaire élu pour deux ans.
Onze ans, c’est également le temps idéal de dresser un bilan et se souvenir des nombreuses planches enrichissantes réalisées par les frères de notre atelier. Cette décennie a malheureusement vu le départ de deux de nos FF pour l’Orient Céleste ; d’autres nous ont quitté pour leurs problèmes de santé ou suite à un déménagement les éloignant géographiquement ; d’autres enfin sont partis pour des motifs s’estompant dans le chemin brumeux enfermant leurs secrets. Mais notre atelier a vu plus d’arrivées que de départs et de nombreux profanes ont trouvé, ici, leur place grâce à leur initiation qui a permis la révélation d’une lumière intérieure. Mentionnons également les nombreuses Rectifications qui n’ont pas manqué de permettre à ces FF de continuer, dans la joie et l’Harmonie, à faire partie de cette immense chaîne d’Union unissant chaque Franc-maçon. La loge a traversé et traversera encore des périodes de doute, mais n’est-ce pas là un merveilleux moteur pour se remettre en question ? Cela permet en tous les cas des mises à jour, mises au point, autant de divergences de vues qui sont autant de richesses développées au sein de notre loge où chaque frère éprouve immense plaisir à se retrouver pour partager ses moments fraternels où chacun tente, à sa manière, de rejoindre son chemin lumineux.
M.˙.R.˙.
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